Par Zoé L.Sirois 

Et si on laissait tomber le concept de l’enfant sage? Qu’on évitait d’utiliser le lutin comme un espion des mauvais comportements? Qu’on réalisait qu’une caméra factice du pôle Nord, c’est une fausse bonne idée?

D’un côté, on souhaite que nos enfants retiennent les belles valeurs de Noël. Qu’ils s’ouvrent au partage, à l’amour, à l’entraide. Et de l’autre, on consent à retourner leur naïveté d’enfant contre eux en les manipulant?

Parce que c’est ce dont il s’agit. Quand on utilise le « tu dois être sage sinon »,les enfants ne retiennent pas que faire son lit c’est participer à la vie de famille. Que bien se comporter avec ses amis à la garderie, c’est précieux pour une belle ambiance.

Ce qu’ils apprennent c’est qu’ils doivent agir tel que le dicte l’adulte, en dépit de quoi ils vivent la peur d’être privé de quelque chose. D’un jouet, de la promesse d’avoir accès à un objet rêvé et espéré pendant des mois. C’est une forme de « douce » violence, qu’on pourrait qualifier de violence éducative ordinaire. Menacer n’a rien d’éducatif.

Le plus ironique dans cette manipulation collectivement acceptée, c’est qu’elle est rarement tenue. En donnant des cadeaux au bout d’un mois de “si tu n’es pas sage, tu n’auras pas de cadeaux”, on enseigne inconsciemment à l’enfant que ses mauvais comportements sont corrects. Le père Noël a jugé que tu étais digne de recevoir des cadeaux même si tu as frappé d’autres enfants tous les jours. On peut se demander ce qu’en retiendra comme leçon le « vilain ».

D’année en année, la menace sera de moins en moins crédible également.

Du même coup, on démontre à l’enfant sage que bien se comporter n’a pas de valeur (alors qu’on lui répète le contraire pendant un mois) : il remarquera bien rapidement que son frère plus tannant a autant de jouets que lui. Pire encore, un enfant moins « sage » pourrait avoir plus de cadeaux que lui. Pour lui aussi, le message envoyé par cette technique peut ne pas être celui qu’on souhaitait.

De plus, je trouve ça préoccupant pour la relation de confiance entre le parent, l’éducatrice et l’enfant, d’utiliser un mensonge comme façon de le « forcer » à faire ce qu’on souhaite. Il me semble qu’il existe bien des alternatives. Des outils qui permettent aux petits d’acquérir des trucs, des habiletés plutôt que justes d’agir dans le but d’éviter la privation annoncée.

Pour moi, et ce que je dis à mes enfants, c’est que le père Noël aime faire plaisir aux petits. Il n’y a aucune notion des bons ou mauvais enfants dans ma maison pendant le temps des fêtes. Simple comme ça. Il expérimente le bonheur de donner, de faire plaisir comme motivation. D’ailleurs chez nous, il ne donne qu’un cadeau à chacun et c’est généralement un jouet qui sort un peu de ma sélection, que l’enfant as demandé et que je n’aurais pas offert en temps normal.

Noël est magique, et si on décide de laisser nos marmots y croire, il me semble qu’on pourrait les laisser en profiter pleinement. Leur permettre d’expérimenter tout ce que peut représenter Noël, sa magie, l’insouciance associé sans y ajouter une contrainte. Je crois profondément que cette fête devrait être une occasion d’ouverture, de bonheurs, de connexions. Laissons nos enfants rêver.

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Joyeux temps des fêtes ! 

Zoé L.Sirois

Maman d’une famille nombreuse, éducatrice et blogueuse
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